Ma critique
En 1996, un réalisateur néo-zélandais encore relativement peu connu du grand public s’attaque au remake d’un des plus grand film d’aventure de l’histoire du cinéma : King Kong.
Mais la concurrence de Godzilla et de Mon ami Joe pousse les studios Universal à abandonner le projet.
3 chef d’œuvres de l’héroic fantasy(La trilogie Lord of the Ring) et une quinzaine d’oscars plus tard, Peter Jackson peut enfin se replonger dans cette adaptation, qu’il rêve de réaliser depuis son enfance.
Le 14 décembre 2005, le résultat est là, devant nos yeux.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le résultat est à la hauteur de ce qu’on était en droit d’espérer.
Que dis-je, le film dépasse toutes nos esperances les plus folles. Les 3 heures passent à une vitesse incroyable, et on rit, on frissonne, on pleure comme rarement on en a l’occasion au cinéma.
King Kong est d’abord une franche réussite technique, malgré ce que la bande annonce laissait supposer.
Le New York des années 30 impressionne par son réalisme, entre les embouteillages de Ford T, les milliers de figurants, les buildings en construction, les taudis…le film commence à peine, et il y a tellement à voir que l’on ouvre grand les yeux pour ne rien manquer.
L’arrivée sur Skull Island rappelle les meilleures scènes de Titanic et très vite nous nous retrouvons dans un monde totalement imaginaire, beau et effrayant à la fois. Et là, un feu d’artifice de plus d’ une heure commence.
Certes, certains effets sont imparfaits si on fait un arrêt sur image, notamment les scènes ou Kong tient Ann ou encore la scène des Diplodocus mais au final, la maitrise est telle, la réalisation est tellement dynamique que l’on s’en prend plein les yeux et que l’on se tient à son siège tellement ça impressionne. Les gens criaient même dans la salle lors des moments les plus effrayants.
Enfin, le personnage central du film, entièrement numérique, est tellement réaliste, que ce soit au niveau du comportement ou de l‘apparence, que l’on oublie très vite que ce n’est pas véritablement un gorille de 10 mètres qui se tient devant nous.
Bref, malgré quelques petits défauts inévitables dans une telle débauche d’effets spéciaux, on est SUR LE CUL.
Mais l’essentiel n’est pas là.
Peter Jackson est allé bien plus loin qu’une simple réactualisation des scènes du King Kong de 1933. Même si c’est à la base un remake, il s’approprie l’histoire avec talent et inspiration.
Des les premières images, montrant un New York en plein développement mais rongé par la misère de la dépression, on comprend que le film sera davantage que l’histoire d’un gros singe amoureux d’une blonde.
En effet, la première heure du film est consacré à la découverte des personnages qui sont par conséquent bien plus creusés que dans la version originale. Les acteurs sont tous convaincants, à l’exception de Andy Serkis, qui a un rôle trop caricatural pour être crédible.
Ce calme avant la tempête est également un moyen pour Peter Jackson de créer une mise en abîme très réussie en abordant le thème du cinéma, de la réalisation avec en toile de fond une question : jusqu’ou peut on aller pour l’art ou le succès.
Là ou le King Kong de 1933 ne faisait qu ‘effleurer la relation d’amitié qui unissait Kong à Ann, faisant ainsi perdre au film de son potentiel émotionnel, le King Kong 2005 se concentre en grande partie sur des passages sans dialogues entre les deux protagonistes qui évitent le guimauve made in disney mais qui sont cependant très naifs et émouvants. On a facilement la larme à l’œil et j’ai vu plusieurs personnes avec des yeux rouges en sortant de la salle.
Au final, King Kong est une immense réussite, qui impressionne, donne le tournis, et qui parvient ,au milieu de scènes d’action épiques à toucher le cœur des spectateurs.
Du grand cinéma.